Kei Furukata, PAM 1996, Responsable lumières à la Gaité Lyrique, Paris
-
Pourrais-tu nous parler en quelques mots de tes études et de ton parcours professionnel ?
Après la prépa j'ai fait 3 ans à l'INT, école de gestion (à l'époque ça s'appelait comme ça). Dans le cadre du stage de 3è année de la majeure PAM, je suis parti 6 mois à Londres dans une société de production audiovisuelle anglo-japonaise. J'y ai appris les bases de l'assistanat de production, à travers les tournages d'émission, de clips et de concerts/festivals. Il y avait aussi un site internet à alimenter (c'était les débuts!).
De retour en France, j'ai continué à travailler sur les tournages tout en faisant de la musique (concerts, petites tournées, enregistrements). Pour les tournages je faisais beaucoup l'interface entre les prods’ japonaises et les prods’ françaises sur de la pub, des clips, du reportage, et aussi un peu de long métrage.
Petit à petit, je me suis orienté vers la technique et plus particulièrement la lumière. J'ai continué à faire de la production en musique (j'ai monté une structure de production/tourneur avec des associés), et sinon à travailler en lumière dans les théâtres, mais aussi en tournée avec d'autres groupes de musique (cette fois donc en tant que technicien lumière et non musicien).
Après plusieurs années d'intermittence, j'ai signé en fixe à la "Gaîté lyrique", au poste de responsable lumière.
-
Pourrais-tu nous parler de ton entreprise ? Pourquoi ce secteur ?
La Gaîté lyrique est un établissement culturel de la Ville de Paris, dont la gestion a été déléguée à une société privée dans le cadre d'une "délégation de service public". C'est un lieu pluridisciplinaire de concerts, expositions, conférences, projections, performances, dédié à la création à l'ère du numérique.
Premièrement, je suis resté dans ce secteur car j'y ai trouvé un fonctionnement et des relations interpersonnelles qui me correspondaient. J'ai également eu un véritable "flash" pour la lumière, d'un point de vue personnel et artistique. Enfin, la technologie aujourd'hui ouvre des horizons, explore des brèches et crée des liens étonnants, et son utilisation (voire son détournement) par les réseaux artistiques ou sociaux est passionnante. La Gaîté lyrique est un des lieux où je peux participer à mon niveau à ce "foisonnement", me confronter à de nombreux univers et découvrir sans cesse!
-
Quel est le rôle d’un responsable lumière ?
Le poste de responsable lumière fait partie du service technique. Pour avoir un ordre d'idée, sur 60 CDI il y a 20 personnes au service technique regroupant les différentes spécialités : son, lumière, vidéo/interactivité, machinerie, informatique etc. Je m'occupe de tout ce qui est "lumière scénique" dans le bâtiment, des concerts aux expositions en passant par les différents événements/performances, privés ou non.
Cela implique la gestion et la maintenance du matériel lumière (parc lumière propre et location), la planification des équipes (intermittents), la préparation des différentes activités qui peut aller de l'accueil pur à la conception proprement dite (soit on accueille des éclairagistes soit on fait le travail d'éclairagiste, que ce soit sur du concert ou de l'expo par exemple).
-
Pourrais-tu nous décrire une journée type ? Les tâches ? Les difficultés rencontrées ?
Il n'y a pas de journée type. C'est véritablement un mélange entre de l'administratif (contrats, bons de commande), de la planification (équipes, matériel, espaces), de l'étude (faisabilité sur les projets d'exposition, les plans feu de concerts, les cahiers des charges des privatisations/événements), de l'opérationnel (montage/démontage, réglage de la lumière, régie des concerts) et de la maintenance/réparation.
Il faut toujours être préparé à ce que tout ne se déroule pas comme prévu, il y a souvent des imprévus ou des pannes de dernière minute. Les principales difficultés résultent donc d'une préparation insuffisante, qui empêche une bonne réactivité. La communication entre les différents services est à ce titre primordial, en particulier lors des périodes particulièrement riches en événements.
-
Un conseil pour quelqu’un qui souhaiterait travailler dans l’audiovisuel ou exercer ton poste ?
Il faut connaître la base, c'est-à-dire avoir conscience de toute la chaîne. Tu ne peux pas demander ni exiger quelque chose si tu n'es pas sûr de comment ça marche. Je pense que c'est vrai autant vis-à-vis des gens que tu emploies que des fournisseurs et autres prestataires (ça ne veut pas dire être expert en tout mais au moins être informé et avoir étudié la question).
La communication, formelle ou informelle, est essentielle ; dire ce que l'on pense (ou pas, choisir son timing 😉 mais, de manière claire et pragmatique.
-
Quels avantages t’a apporté PAM dans ta vie professionnelle ?
Le mélange gestionnaires/ingénieurs est une vraie richesse de la formation (c'est ce qui m'avait attiré au départ). En plus de la gestion de projets, les connaissances acquises en réseau et en informatique ne m'ont jamais abandonnées et me servent aujourd'hui encore. En effet, le réseau et ses applications sont présentes également dans les technologies du spectacle (lumière, son, vidéo, machinerie, interaction...). La formation a contribué à de la rigueur dans des contextes complexes mariée à une ouverture et une souplesse d'esprit.