Entretien avec Sébastien Fourault

Sébastien Fourault, PAM 2014, PhygitalEnvironment Designer chez Capgemini Consulting, Paris

  1. Pourrais-tu nous parler en quelques mots de tes études et de ton parcours professionnel ?

    Je suis diplômé de Telecom Sudparis après avoir choisi la majeure PAM. Durant mes années à TSP, j'ai listé et été vice-président d'INTv ce qui m’a permis d’apprendre énormément sur le secteur de l’audiovisuel. Durant mes études j’ai fait plusieurs missions en freelance pour des entreprises qui réalisaient des vidéos de communication sous forme de films d'animation. Pendant ma liste BDE, j'ai appris à réaliser des sites web, ce qui m'a aussi permis de faire des missions en freelance en tant que développeur web et designer.

    Après le challenge, j'ai monté une startup avec un collègue de promo. On l’a développé pendant 8 mois. Cela a été une très belle expérience. Malgré le succès de notre entreprise, on a décidé de stopper ce projet pour se consacrer à d’autres choses chacun de notre côté.

    Puis je suis allé à Dublin faire un échange Erasmus. Durant ce semestre j'ai approfondi des sujets qu'on ne trouvait pas à TSP/TEM comme le Big Data, la conception d'interfaces utilisateurs et la programmation avancée.

    Concernant mon parcours professionnel, j'ai commencé par postuler dans de grands groupes et je suis passé à deux doigts de Google. Malheureusement, bien que mon profil a été reconnu pour la partie créativité et problem-solving, il ne l’était pas assez sur le plan technique. Je pense que cela est assez révélateur sur le fait que les écoles d’ingénieurs françaises sont encore en retard sur l’évolution de leur programmes d’enseignement, notamment sur les incontournables d’aujourd’hui dont fait partie la programmation informatique. Je me suis par la suite tourné vers le domaine du conseil que j'ai trouvé vraiment stimulant et compétitif !

  2. Pourrais-tu nous parler de ton entreprise ? Pourquoi ce secteur ?

    Je travaille chez Capgemini Consulting qui fait du conseil en stratégie et management (à ne pas confondre avec CapgeminiGroupe qui fait du conseil en IT).

    On y fait notamment du conseil en stratégie digitale. C'est-à-dire, comment aider les entreprises à prendre le tournant du digital ou, pour les plus matures d'entres elles, concevoir leur stratégie autour de technologies et usages de rupture (imprimante 3D, utilisation du big data, des objets connectés, etc.).

  3. Quel est le rôle d’un phygitalenvironment designer ?

    Les missions sont assez variées, ça passe beaucoup par de la veille technologique qui permet d'être au courant de tout ce qui se passe dans ces secteurs qui évoluent si rapidement.

    Mon équipe pratique une démarche qu'on appelle l'Open Innovation. Cette dernière consiste à rapporter les innovations de l'extérieur chez soi et en échange, de faire profiter de nos innovations internes à notre écosystème. Dans ce cadre, une des applications est de faire du prototypage rapide. C'est-à-dire aider un client à se développer ou faire évoluer ses usages sur de nouvelles technologies ou plateformes.

    Notre démarche vis-à-vis du client peut par exemple se faire en mode Hackathon1. On sort rapidement une POC (Proof Of Concept) qui permet de visualiser comment on pourrait intégrer une technologie ou un usage innovant dans les processus de l’entreprise.

    Enfin, il y a une dimension lié à « l’environnement » car on travaille beaucoup sur les objets connectés qui rendent l'environnement intelligent et qui permettent de réellement contextualiser la manière dont on accède à l’information.

  4. Une journée type ? Les tâches ? Les difficultés rencontrées ?

    Il n’y a pas de journée type. On est sur des cycles très courts et aucunes missions ne se ressemblent. On peut par exemple être amené à faire la démonstration d'imprimantes 3D chez un client ou organiser un Hackathon, générer des visualisations big data pour une proposition commerciale ou encore créer des applications web qui répondent à certaines demandes.

    Tout ceci en étant vraiment en position de conception et de force de proposition. Donc à ne pas confondre avec les compétences d’une agence de développement / communication qui est plus sur la réalisation et moins sur la vision stratégique en amont.

  5. Un conseil pour quelqu’un qui souhaite intégrer le conseil ou exercer ton poste ?

    Tenter l'expérience malgré les aprioris ! C'est ce que j'ai fait et jusqu’ici j'adore mon job !

    Bien que mon poste soit assez particulier je pense que la philosophie à retenir est : « Ne vous limitez pas à l’apprentissage théorique des cours, mettez tout ça en pratique. Apprenez des choses par vous-même ! Le web est rempli de tutos et d'informations pour approfondir vos connaissances. Paris est en train de devenir un des centres névralgiques de l'entreprenariat mondial. Les événements, conférences, salon techno, meetup y foisonnent ! »

    Bref, il faut s'ouvrir l'esprit et ne surtout pas se mettre de barrières.

  6. En quoi PAM a joué un rôle favorable dans ta vie professionnelle ?

    Par l'apprentissage du travail en équipe et la posture professionnelle que cela impose. Ça passe à titre d’exemple, par faire attention aux deadlines ou produire des documents de qualité. Il y a aussi le fait que PAM pousse vers une posture d'entrepreneur : on apprend à faire de la technique, du marketing de ses idées, à gérer un projet de A à Z. C’est une panoplie de compétences et procédés qui permettent de se lancer dans le monde professionnel avec un solide bagage.

1 Evénement réunissant à l’origine des développeurs pour programmer sous quelques jours